Le metteur en scène Fabrice Murgia et la coordinatrice scientifique de la Maison des sciences de l’Homme (ULiège) Rachel Brahy ont tenu a réagir aux propos relayés par le président du MR à l'occasion d'une interview parue dans le Soir (édition du samedi 4 et dimanche 5 janvier). Georges-Louis Bouchez y exposait sa vision du "modèle politique idéal". Il y jetait "un pavé dans la mare" (sic), balançant qu'il ne voyait pas "pourquoi on a un ministre de la Culture. Il n'y en a pas aux États-Unis, et la culture américaine domine le monde (...)". Avançant (quand même...): "je n'attaquais pas notre ministre de la Culture".
Ce pavé a de fait suscité quelques remous...
Dans une carte blanche fort bien argumentée et charpentée, Fabrice Murgia et Rachel Brahy revenaient donc, dans ce même journal Le Soir, sur la nécessité d'un·e ministre de la culture, qui défend ce « pan entier de ce qui constitue l’humanité: la liberté de créer, de s’exprimer, et de penser autrement ». Ministre de la Culture qui - Élisabeth Degryse, Les Engagés -, cela dit en passant, fait partie du gouvernement FWB en coalition avec ce même MR.
Déplacer les limites de l'acceptable? "Le ministère de la Culture serait "inutile". Une fois de plus, le débat est créé. La polarisation s’installe. La centralité médiatique est acquise", avancent les deux co-auteurs·rices de la carte blanche. "Alors, tant qu’à faire : soyons plus précis. En s’attaquant à la culture, ce discours ne se contente pas de heurter les professionnels du secteur. Il participe à une entreprise plus vaste de réduction des espaces de pensée et de liberté. Qu’il s’agisse de la création artistique ou, plus subtilement, de la liberté d’expression des journalistes, en capturant le débat sur les extrêmes, Bouchez nous impose sa mélodie." Des paroles qui font sens et mouche.
Difficile de passer à côté et de rester silencieuse. Élisabeth Degryse, ministre de la Culture, a réagi, affichant son désaccord avec le président du MR. « Politiquement, la culture est un enjeu essentiel ». La moindre des choses pour une année 2025 qui commence bien, dans la sérénité. Non?
La culture essentielle? Pas pour tous·tes, on dirait.