Kid Noize
La fête est finie ?
Aperçu quasi simultanément sur les scènes de différents événements, Kid Noize a trompé son monde et semé une fameuse zizanie du côté légal de la force.
Présent le 21 juin à la Fête de la Musique de Frameries, non loin de Mons, entre 22h30 et 23h30, puis dans le fief du vénérable Guy Cabay, à Polleur, près de Verviers, sur le coup de minuit, le DJ à la tête de singe s'est miraculeusement dédoublé pour honorer ses engagements, au même moment, à 172 kilomètres d'intervalle...
Remarquée, partagée en masse sur les réseaux sociaux, au point de devenir un mème sur internet, la supercherie vaut aujourd'hui à Greg Avau, l'homme qui se cache officiellement sous la casquette du primate, de multiples remontrances du secteur. Accusé d'escroquerie du côté de Polleur, où il n'a jamais joué, l'artiste se défend en déballant les dessous d'un plan stratégique soigneusement étudié : une démultiplication de son personnage, via un comparse formé à tenir les platines sous une tête de singe en latex. Kid Noize peut ainsi se reproduire à l'infini, jouer ici et ailleurs, de préférence à la même heure...
Au-delà de l'aspect légal de la pratique (peut-on vendre une version copiée-collée de soi-même en affirmant fournir l'originale ?), l'épisode interroge le rapport à la musique et, plus largement, à la création artistique. L'opérateur culturel qui engage Kid Noize offre-t-il au public une reproduction d'un produit marketé ou propose-t-il un artiste doté de sensibilités et d'un sens créatif affûté ? En l'état, l'initiative suggère surtout un duplicata indéfini d'une image ou d'un concept. Plus vraiment musical...