"Le Monde est un Village" en péril
Le secteur musical se mobilise via une pétition
Des associations comme Muziekpublique, Chouette, la Fédération des Jeunesses Musicales Wallonie-Bruxelles, De Centrale, Musiques et Traditions, Choux de Bruxelles, MetX, Zephyrus Music ou Zoart, toutes membres de la plateforme "Belgian Worldwide Music Network" (fédération qui soutient les musiques dites "du monde" en Fédération Wallonie-Bruxelles) volent au secours de l'émission "Le Monde est un Village" (RTBF – La Première).
Toutes ces associations, et bien d'autres encore, viennent en effet d'apprendre que leurs partenariats avec "Le Monde est un Village" seront interrompus dès l’automne 2025, et que l’horaire de diffusion passerait d’une émission quotidienne en semaine à quelques heures de diffusion le week-end. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'un plan d'économie validé par le Conseil d’administration de la RTBF en vue de répondre aux attentes du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Les associations culturelles regroupées sous l'enseigne "Belgian Worldwide Music Network" tirent la sonnette d'alarme via un communiqué de presse et une pétition mise en ligne voici quelques heures. "Pour notre secteur, la réforme envisagée est extrêmement menaçante", disent-elles. "L’émission "Le Monde est un Village" soutient toute une économie : musiciens, techniciens, labels, agents, managers, éditeurs, journalistes, organisateurs et auditeurs. Comme toutes les musiques, ce genre et son écosystème sous-jacent ont besoin d’une attention structurelle — tant pour les artistes qui créent et les producteurs, que pour ceux qui s’engagent à donner une scène à ces musiques."
Les associations arguent notamment que la réforme envisagée "va à l’encontre des engagements pris dans le Contrat de gestion 2023–2027 de la RTBF, notamment à l’article 3.4 – Promouvoir la diversité culturelle, qui stipule que "la RTBF s’engage à refléter la richesse et la diversité des cultures présentes en Fédération Wallonie-Bruxelles à travers ses programmes et partenariats".
Pour la fédération des musiques du monde, "la programmation musicale (de la RTBF) ne peut être réduite à des choix majoritaires : elle doit rester le reflet de la pluralité des expressions culturelles. Les musiques aux racines autres que celles du mainstream doivent pouvoir continuer à bénéficier d’opportunités, tant dans une programmation de jour que de soirée. Il en va de la survie des personnes et des structures qui évoluent dans ce secteur : les artistes et celles et ceux qui participent à l’économie qui les entoure. Il s’agit aussi de garantir le maintien de la diversité culturelle, conformément aux devoirs d’engagement de la RTBF en tant que service public."