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par le Conseil de la Musique

Moli

Princesse pop

Nicolas Alsteen

Du Brabant wallon à Berlin, de la musique classique aux hits composés pour Topic ou Lost Frequencies, la vie de Moli est riche en rebondissements. Pour l’heure, la chanteuse de 22 ans a posé sa voix sur des mélodies ensoleillées pour un premier album paru un peu plus tôt en 2021. À fredonner en français ou en anglais et à découvrir aux Nuits Botanique. 

Moli

Déjà comparée à Angèle ou Claire Laffut, la jeune Moli a tracé sa route en suivant les plans d’un itinéraire alternatif. Née à Braine-l'Alleud d’une mère anglaise et d’un papa sud-africain, Molly Irvine – de son vrai nom – se passionne très vite pour le violon, tandis que sa voix illumine les chœurs d'enfants de La Monnaie. « Je me voyais bien violoniste dans un orchestre classique, confie-t-elle. Mais je savais que cela demandait une rigueur de chaque instant. » Indécise dans ses choix de carrière, la musicienne postpose son entrée au conservatoire, le temps d’une année sabbatique à Berlin. « J’avais envie d’essayer autre chose. » Là-dessus, elle s’installe dans le quartier de Friedrichshain et enregistre des tubes profilés pour danser à Tomorrowland en bikini rose fluo. Attirés par ces sons bodybuildés, plusieurs producteurs lui font alors les yeux doux. À commencer par Lost Frequencies qui s'approprie le hit Love To Go. Suivent ensuite ItaloBrothers avec Let go et, surtout, Topic avec le best-seller Breaking Me (150 millions de vues sur YouTube, 700 millions de streams sur Spotify).

Entre ces collaborations avec les géants de la grande distribution électronique et les refrains artisanaux bricolés par Moli sur son nouveau disque, il y a un fossé aussi large que la faille de San Andreas. « Je n’avais pas envie de m’enfermer dans un rôle, alors je me suis focalisée sur des compos personnelles. » Au plus près de ses goûts musicaux, Préface mélange français et anglais dans des chansons pop et funky, toutes enregistrées avec le producteur américain Chris Zane (Bat For Lashes, Nelly Furtado). « Le français est la langue de mon pays, celle avec laquelle j'ai grandi. Par crainte d'être jugée, j’ai longtemps privilégié l’anglais. Mais grâce à des artistes comme Christine and the Queens, Lolo Zouaï ou Angèle, j'ai réalisé qu'il n'y avait aucune raison de craindre le qu'en-dira-t-on. » Entre sonorités eighties et refrains dans l’air du temps, les chansons de Moli se dandinent également sur des idées piochées chez Prince, Madonna ou Kylie Minogue. « Chez moi, ces références véhiculent une certaine nostalgie. Quand j'écoute Prince, par exemple, je repense à des trajets en voiture avec mon papa. Ces bons souvenirs ressurgissent à travers ma musique. » De façon frontale et sans détour cette fois.