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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Tessa Dixson

Du Nord au Sud

Nicolas Capart

Après avoir charmé le tube cathodique et conquis le cœur de la Flandre, Tessa Dixson signait son premier album il y a un an. Une jeune artiste dont les mélodies viendront bientôt frapper à votre oreille.

Tessa Dixson

Du haut de ses 23 ans, Tessa Dixson semble avoir le vent en poupe et mène bien sa barque sur les eaux musicales noire jaune rouge. Une carrière entamée dès la petite enfance – sous l’égide de parents soucieux de voir leur graine d’artiste réaliser ses rêves – qui connaît un coup d’accélérateur suite au passage de la jeune fille dans la 3e saison de The Voice Belgique. Depuis, elle a parcouru du chemin… Obtenu une signature avec le label [PIAS], enchaîné les singles et développé son univers, tissé d’une pop synthétique oscillant entre euphorie et mélancolie. L’an dernier, elle publiait Genesis, son premier LP – réalisé par Reinhard Vanbergen (DasPop) – qu’elle eut la chance de défendre à l’AB. Aujourd’hui, elle cite Oklou, Clairo ou Sevdaliza… Des sons plus expérimentaux sur lesquels elle se plaît à promener son joli grain de voix.

Vous êtes née en Belgique, mais dans une famille multiculturelle.
Oui, je suis née ici, d’une mère belge et d’un papa anglais… Ils se sont rencontrés en Californie, où ils ont vécu un temps avant de s’installer en Belgique. Du coup, toute ma famille se trouve aux États-Unis et j’ai la double nationalité. Moi, j’ai grandi à Bruxelles et en Wallonie. J’ai commencé la danse toute petite, à deux ans, le chant également, vers mes 10 ans, puis l’écriture et la guitare vers l’adolescence. Mes parents m’ont toujours soutenue dans ces choix, je connais ma chance à ce niveau-là.


Tessa DixsonMusicalement, je n’ai rien appris, ça reste de la télé-réalité...

 

En 2014, vous participez à The Voice Belgique. Pourquoi et qu’en avez-vous retiré avec le recul ?
À l’époque, je faisais de la musique, j’écrivais et chantais mes petites compos dans ma chambre. J’avais 16 ans et je ne savais pas trop quelle direction emprunter… Je me suis inscrite à The Voice sur un coup de tête, malgré quelques a priori sur l’émission. Et on m’a retenue, chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout ! Musicalement, je n’ai rien appris, ça reste de la télé-réalité… Mais, humainement, j’ai appris énormément de cette expérience. Je n’étais encore qu’une petite fille sortant à peine de sa coquille. J’ai passé quelques étapes et fait un beau parcours. Je n’avais aucune attente, mais cela m’aide beaucoup aujourd’hui dans ma carrière, sur scène, en télé, en interview…

Qu’est-ce qui se passe au lendemain de l’émission ?
Pas grand-chose au début… J’ai tenté des études dans la publicité, mais ça ne m’a pas trop plu. Alors j’ai intégré une école d’art, en communication visuelle. Entre-temps, je suis entrée en contact avec [PIAS] via mon manager… Obtenu une signature et entamé un parcours plus studieux côté musique.

Puis, vous trouvez votre public… en Flandre. De l’hymne du festival WECANDANCE à votre victoire au concours Nieuwe Lichting de StuBru, en passant par une collaboration avec le groupe Warhola.
C’est vrai et ça s’est fait naturellement… Le fait de chanter en anglais, déjà, a fortement joué dans cette rencontre avec le public flamand, là où les francophones se tourneront plus spontanément vers des artistes de leur langue maternelle. Le fait que mon manager soit néerlandophone nous a forcément conduits à pousser des portes de salles de concert, de festivals ou de médias du nord du pays aussi. Et le concours de Studio Brussel m’a permis d’ancrer ma présence en Flandre. Je savais que quoi qu’il arrive, cela suivrait en Wallonie et à Bruxelles, car je parle français avant tout.

Tu cosignes aussi un morceau avec Roméo Elvis, en français cette fois. Une expérience à refaire?
Il n’y avait pas de réelle stratégie... Les médias francophones ont moins accroché au début, c’est vrai. Mais le bruit que j’ai fait en Flandre leur a finalement donné envie de jeter une oreille dans ma direction. Pour ce qui est de chanter en français, je l’ai fait et je le ferai encore volontiers, pour des reprises, des duos, etc. Mais pas pour mon projet. J’ai l’impression que mon style de musique ne fonctionne pas en français, ça ne sonnerait pas bien à mon sens.

Où en êtes-vous au rayon discographie ?
On a rassemblé mes premiers singles dans un EP intitulé Abyss, sorti en 2019. Puis, en mars de l’année dernière, est sorti mon premier album, qui s’appelle Genesis. Pour le réaliser, j’ai eu la chance de travailler avec Reinhard Vanbergen (du groupe DasPop, ndlr) et son épouse Charlotte Caluwaerts. J’arrivais avec des textes, elle m’aidait pour les mélodies et la musicalité, et lui a composé et produit tout le disque. J’ai adoré… Ils m’ont beaucoup apporté, poussée à sortir de ma zone de confort et fait comprendre que je pouvais faire de la pop autrement.

Abyss, Prayer, Genesis, Promised Land, Morning Light… La religion semble très présente au fil de vos titres, non ?
Au départ, il n’y avait pas de volonté de ma part, je n’accordais pas spécialement d’importance au mystique… Avec le recul, je m’en suis rendu compte aussi et j’ai remarqué que des thématiques religieuses traversaient souvent mes chansons. Je pense qu’on peut en retirer énormément de choses très différentes… Pourtant, je ne suis pas quelqu’un de croyant et les religions auraient même plutôt tendance à m’effrayer. Mais je puise beaucoup dans cette “spiritualité”.