Lawrence Le Doux
Électro éco-responsable
Confiné malgré lui dans son studio d'enregistrement, Lawrence Le Doux explore le versant méditatif des musiques électroniques. Le producteur bruxellois en profite pour enregistrer un disque délicat et contemplatif, façonné entre quelques bouts de plastique dans une optique éco-responsable.
Contacté par vidéo en plein confinement, Laurent Baudoux promène son bonnet dans son studio d’enregistrement, tandis que des enceintes diffusent les bons sons dégotés par cet insatiable collectionneur de vinyles. "Je ne peux m’empêcher d’en acheter", confesse-t-il. Cette manie consumériste est à l’origine de son nouveau disque. "Fin 2018, j’étais obsédé par une production deep house signée par le New Yorkais Raymond Castoldi", raconte-t-il. "Cette référence des années 1990 est devenue très rare." En pleine prospection, l’artiste contacte Kalahari Oyster Cult. "Cette structure établie à Amsterdam venait de rééditer les productions de Raymond Castoldi. J’ai donc envoyé un e-mail et le boss du label m’a répondu. Au fil de notre discussion, celui-ci me dit qu’il adore mon travail puis, spontanément, il me propose de sortir un disque chez lui."
Après avoir attiré Lawrence Le Doux dans ses filets, le label amstellodamois jette les bases d’une série intitulée Oyster ballads. "L’idée, c’est de promouvoir le versant méditatif des musiques électroniques. L’autre caractéristique de cette série, c’est une collaboration avec Sae Honda, une artiste japonaise qui utilise des déchets pour créer des œuvres d’art. Pour concevoir le visuel de la pochette, j’ai suivi ses recommandations. En gros, je suis descendu dans ma cave et j’ai collecté des bouts de lunettes 3D, la jambe d’une figurine de super-héros, mais aussi une fausse plante en plastique." Cette imitation végétale offre, par ailleurs, un thème aux compos de Lawrence Le Doux. "Chaque titre fait ici référence à une composante de la plante." Traitées dans l’atelier de Sae Honda, les trouvailles en plastique ont donné naissance à un petit caillou. Cette pierre – qui ressemble étrangement à un chou de Bruxelles – illustre à présent la pochette d’Oyster Ballads. "J’ai adoré cet exercice participatif. En plus, l’initiative de Sae Honda interroge notre époque. Nous accumulons en effet des trucs à ne plus savoir où les mettre ni comment les ranger." Au-delà de son visuel, Oyster Ballads s’inscrit dans une démarche éco-responsable. "Tous les disques sont produits grâce à des vinyles recyclés." Premier ambassadeur de la série, Lawrence Le Doux prône donc le relâchement du corps et de l’esprit via des ondes électroniques extrêmement apaisantes. "Personnellement, je ne suis pas du tout branché yoga et méditation. En revanche, je suis un adepte de la sieste. Ce n’est pas comparable à la méditation, mais cela m’a guidé dans l’élaboration de ce projet." Idéal pour rêver.
Lawrence Le Doux
Oyster Ballads 1
Kalahari Oyster Cult