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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Prairie

La trilogie

Didier Stiers

Marc Jacobs écrit une nouvelle page de son projet solo, deux ans après After the Flash Flood et cinq après Like a Pack of Hounds. Atmosphère, atmosphère…

Dernière étape de la trilogie

Passé par le Recyclart, responsable des escapades électroniques de Bozar et contributeur avéré au rayonnement musical et chlorophyllesque du festival Deep In The Woods, Marc Jacobs met un point final à sa trilogie avec And the bird said: cut me open and sing me, en août chez Denovali. Jusque-là, ses explorations étaient dirigées par certains instruments : « En particulier la guitare, manipulée ou non, qui était un élément catalyseur des compositions. Ici, j’ai cherché à travailler le son autrement, j’ai beaucoup plus expérimenté avec des sons électroniques, d’autres techniques d’enregistrement, via l’utilisation de synthés analogiques, de pédales d’effets pour guitares, d’amplis divers »

Pensez “ambient”, “drone”, pensez “paysages” dont la désolation n’est jamais qu’apparente. Si l’on entend cette note martelée tout au long de Boys First Kill, tel un glas menaçant, ici et là, le field recording vient réchauffer le voyage, jetant des touches de couleur, de nature renaissante dans les textures synthétiques. « Le texte que j’ai écrit pour Cut me open constitue la moelle épinière du disque. Un scénario où différentes espèces d’oiseaux mènent la danse, et où chaque track est un chapitre du vol. »

Marc Jacobs a toujours utilisé le field recording : « Mais il a pris une place plus importante, il contamine le sens de l’écoute totale du disque. Cet entrelacement entre la musique et le son/field recording correspond de plus en plus à mon écoute personnelle. Il crée des correspondances et alliances entre des images sonores que j’ai dans la tête. Pour moi, ces sons contribuent à l’approche cinématographique des compositions qu’on retrouve dans tous mes disques. » Pour la petite histoire, ceux qu’on entend cette fois ont été enregistrés en Camargue et au Nicaragua, dans la forêt d’Indio Maiz, par Khristine Gillard (qui signe aussi l’artwork de Prairie) pendant le tournage de deux de ses films. Les oiseaux de Facing The Laccadive viennent du Sri-Lanka. Envol pour l’ailleurs…


Prairie
And the Bird Said: Cut Me Open and Sing Me
Denovali Records