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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Grégoire Maus

Co-pilote chez Capitane Records

DIDIER STIERS

Le premier album de Juicy est sorti sur Capitane Records ce 18 mars. Plus qu’un label (Nicolas Michaux, Turner Cody, Under The Reefs Orchestra…), c’est une communauté, explique Grégoire Maus, 42 ans: «Juicy peut être complètement décalé par rapport à Turner Cody ou Nicolas Michaux, mais ce sont des gens avec qui on partage des univers et on se casse la tête contre les mêmes murs. C’est normal d’apporter des réponses communes.»

La musique, il ne sait pas très bien comment il est tombé dedans. Tout juste se souvient-il d’avoir entendu Renaud quand il était gosse. Mais à 12 ans, c’est le flash: il tombe raide dingue (sic) des Doors, puis s’y met de manière complètement éclectique. Mais sans jamais rentrer dans une scène en particulier. «Je ne me considère pas comme un connaisseur, assure Greg Maus en s’amusant. J’aime écouter les disques quatre ans après leur sortie, quand on a fini d’en parler, parce que je ne veux pas trop me sentir obligé d’écouter le dernier bazar à la mode. Et si alors je le trouve génial, mais que je passe pour un con parce que je ne connaissais pas, ça ne me dérange pas!»

 

Grégoire Maus

Ce sont des gens avec qui on partage des univers et on se casse la tête contre les mêmes murs.
C’est normal d’apporter des réponses communes.

 

Et pourtant… À côté de son boulot “officiel” – dans le secteur de l’architecture –, le Bruxellois qui a beaucoup voyagé, parce que ses parents vivaient sur un bateau, puis passé une partie de son enfance au Portugal, arbore plusieurs casquettes… musicales! Celle de b.y records tout d’abord, label créé à l’origine parce qu’il avait enregistré un disque avec des copains, puis devenu une plateforme de lancement pour le travail d’artistes comme Turner Cody, Stanley Brinks ou Freschard. «L’idée n’était pas vraiment de participer à la production ou à l’élaboration de leur projet mais plutôt à la mise en ligne. J’ai développé leur page Bandcamp, par exemple. Pour qu’ils puissent avoir une visibilité, vendre leurs disques sur Internet. Sinon, auparavant, il fallait leur faire parvenir une enveloppe avec un billet de 20 balles emballé dans du papier alu…»

Toujours par passion, Grégoire a ensuite transformé son “chez lui” en petite salle de concert. Sont ainsi passés par la “Rocket House” des artistes comme Jason Lytle de Grandaddy ou Howe Gelb. «Après avoir fait ce truc avec Turner et les CD-R de Stanley Brinks, j’ai eu envie de concerts chez moi, mais pas spécialement d’artistes bruxellois ou wallons, des choses qui se faisaient déjà. J’ai voulu choper des musiciens américains en tournée qui avaient un off et je me suis rendu compte qu’en leur demandant simplement, même à des gens qui avaient déjà une certaine stature médiatique, en leur proposant quelque chose qui pouvait les arranger, ils trouvaient du plaisir dans ce genre d’endroit. Parce que ça leur permettait d’avoir un petit cachet supplémentaire, et puis de retrouver une sensation différente. Ils mangeaient bien, ils étaient comme à la maison et hors des ambiances de salles un peu froides quoi…»

Au bout d’une quinzaine de concerts, il se trouve qu’il a autre chose en tête. Comprenez un projet avec Nicolas Michaux, en compagnie de qui il lance Capitane Records. Une machine (sic) multi-pôles (label, studio, image…) qui se développe de manière un peu exponentielle, confie-t-il. «Ou nous assumions un rôle de niche, restions en marge du circuit, ce qui est respectable, ou nous le faisions… je ne vais pas dire “sérieusement”, mais “pour de vrai”. Et alors que ce soit plus gros et plus rapide tout de suite…»