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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Angèle

Nonante-Cinq

Universal

Trois ans après le raz-de-marée Brol, Angèle poursuit sa collaboration avec son binôme Tristan Salvati sur Nonante-Cinq. Le tandem a pourtant travaillé de manière différente à Paris et au studio ICP à Bruxelles. « Sur Brol, j’avais interdit à Tristan de mettre des guitares, explique Angèle. Peut-être pour me libérer inconsciemment de l’héritage rock de mon père et aussi par envie de faire un truc qui me ressemble. Je me disais: « avec un ordi et mon clavier, je peux tout faire ». À l’époque, je me produisais seule sur scène et je voulais être capable de tout jouer. Pendant la tournée Brol, j’ai ensuite goûté au plaisir d’être entourée de musiciens sur scène et ça m’a donné des envies. Avec Quentin, qui est multi-instrumentiste, nous avons suivi une approche plus organique sur Nonante-Cinq. Il y a de la guitare, une vraie basse, de la batterie, des cordes. Ça amène les chansons ailleurs. » Hormis une réflexion sur les violences conjugales (Tempête), Angèle parle essentiellement d’Angèle dans ses chansons introspectives mettant en lumière toute sa fragilité. Ses chagrins, son rapport à la notoriété et au public, ses premières fois… Tout y passe et tout est assumé. « C’est plus facile d’écrire, c’est plus beau de chanter les choses que je ne m’avoue pas », chante-elle ainsi dans Mots justes comme pour se justifier. Comme la photo pochette prise à Walibi le souligne, la chanteuse évacue le ressenti accumulé ces trois dernières années vécues en mode “roller coaster”. Avec notamment une belle ballade en piano/voix pour évoquer un lendemain de dispute (Taxi), une déclaration d’amour à son public (Plus de sens, l’un des gros tubes d’un disque qui en compte moins que Brol), une magnifique collaboration avec Damso pour partager ses doutes (Démons) ou encore un mélancolique Mauvais rêves. « Il n’y a aucune fiction dans ce que je raconte », nous affirme Angèle. On la croit.

Luc Lorfèvre