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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

le talu

Ode à l'amitié

Louise Hermant

Après un premier album remarqué, le talu signe une mixtape salutaire qui rend hommage aux amitiés et aux amours plurielles.

Famille choisie, sexe consenti, communauté unie, tendresse infinie. Sa dernière mixtape, le talu la perçoit comme un présent à ses proches, pour célébrer l’amour des copines sur des ballades synthétiques mêlant cloud rap, trap, électro et chants autotunés. Une ode à l’amitié, à sa puissance et à sa nécessité dans un monde patriarcal, capitaliste, inégalitaire, productiviste et toujours plus violent. L’artiste français basé à Bruxelles y évoque l’importance du soin, l’action directe, le polyamour encore peu représenté dans les récits, la concentration des richesses, la brutalité politique. « On vit dans une société super individualiste, où plein de gens se sentent seuls. C’est important de parler d’autres formes de liens », plaide-t-il. Une fois de plus, le talu s’est entouré de productrices queer, comme Maïa Blondeau et oOryxss4355.


le talu
Petit à petit, je commence à me déployer.


Des collaborations qu’il met activement en lumière, à la fois pour accroître leur visibilité, rappeler que la production n’est pas réservée aux hommes cis, et souligner l’aspect collectif de ce travail. L’artiste trans non-binaire s’est également emparé des logiciels pour la première fois sur quelques titres et a commencé le solfège. « J’ai un petit complexe de l’imposteur, comme c’est souvent le cas quand on n’a pas eu de formation musicale. Le chemin est encore long mais j’adore ça. Je vais m’y mettre davantage dans mes prochains projets. » Avec cette sortie de sept titres, le talu retrouve une manière plus spontanée et libre de partager sa musique, loin de la structure rigide d’un album. Un format qui lui permet de pousser plus loin les curseurs, en chantant davantage et en s’affirmant pleinement. Il s’est même mis à crier dans 140_problèmes. « Je suis super timide. Dans toutes mes premières chansons, je chuchotais dans le micro, il fallait mettre le volume au maximum pour entendre ma voix car j’étais presque au fond de la pièce roulé en boule. Et petit à petit, je commence à me déployer. »