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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Judith Kiddo

Louise Hermant

Après un EP remarqué (Petit Chien), la Bruxelloise continue les présentations avec un premier long format. Dans Ready To Heal, l’anxiété se danse et la pop s’obscurcit. Retour sur ses albums fondateurs.

Kate BushThe Kick Inside (1978)
Quand j’étais petite, vers sept ans, j’écoutais tout le temps la chanson Babooshka, qui se trouve, elle, sur l’album Never For Ever, sans savoir qui chantait. Quand je l’entendais, je me disais, waw, mais qui est donc cette femme ? J’ai par la suite découvert que c’était Kate Bush. Je me suis alors dirigée vers son premier album. Et là, ça été le flash. J’ai vraiment saigné ce disque. Il est très pop et accrocheur, on ressent la spontanéité des débuts. Il y a une magie et une fantaisie qui sont inimitables chez elle. Mais ce n’est pas non plus une musique inaccessible, elle touche au cœur. Cet album est vraiment devenu une référence. On me dit souvent qu’il y a du Kate Bush dans ma voix quand je sors de scène. Cela me surprend toujours. Je n’essaie pas du tout de chanter comme elle, mais peut-être que ça me dépasse un peu.


Mylène FarmerAinsi soit je… (1988)
Ce disque appartenait à ma grande sœur, je l’ai beaucoup écouté. Björk s’impose comme l’une des plus grandes vocalistes pop du monde. Elle propose des chansons qui font voyager grâce à leurs paroles. Son clip Army of Me, réalisé par Michel Gondry, m’a beaucoup marqué. L’univers était plus rigolo à cette époque que dans les albums qui ont suivi, bien qu’ils soient magnifiques aussi, bien sûr. Une de mes plus grandes références visuelles reste It’s Oh So Quiet, réalisé par Spike Jonze. Son clip est le plus beau du monde. Il s’agit d’une comédie musicale complètement psyché, dans laquelle elle travaille dans un garage un peu triste et puis, tout d’un coup, tout explose, tout le monde se met à danser autour d’elle. Les comédies musicales, c’est un peu ma passion et le meilleur des deux mondes, comme je suis également actrice.


BjörkPost (1995)
On me compare parfois à elle aussi quand je sors de scène mais ça n’a vraiment jamais été une volonté de ma part. Je crois que je peux également avoir ce côté un peu mystérieux et déprimant, qui me dépasse mais qui me rapproche d’elle. Ainsi soit je appartenait aussi à ma sœur. J’aimais beaucoup les mélodies. J’étais super fan de Sans Contrefaçon, je ne sais pas si cela éveillait déjà en moi certaines choses. Je pouvais me reconnaître dans les paroles. Dans mon école primaire, je dénotais dans un milieu plutôt aisé et snob. Je me sentais moins seule avec ce morceau. J’aimais aussi beaucoup L’Horloge. Dans tout l’album, il y a vraiment une ambiance, qui fait presque peur. J’aime bien quand on peut ressentir des choses assez effrayantes et inquiétantes.


Caroline PolachekPang (2019)
Voilà un album un peu plus récent ! Souvent, j’ai tendance à parler des disques qui ont marqué mon enfance ou mon adolescence. Mais il y a des choses biens qui ont été faites après 1995 ! Au moment de la sortie du disque de Caroline Polachek, j’étais en train de travailler sur mon album Ready To Heal. Il m’a beaucoup inspiré. J’aimais déjà beaucoup son travail quand elle était avec Chairlift. Dans son projet solo, on retrouve quelques qualités de son ancien groupe mais elle part vers quelque chose de plus personnel, elle va au bout de son geste artistique. Celui-ci s’apparente à un mélange de mystique et de pop, tout en restant accessible. Elle s’occupe aussi de la production. Sur mon album, je me suis fait aider à ce niveau-là mais j’aimerais acquérir plus d’indépendance pour mes prochains projets.