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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Erämaa Trio

Out of the box

Bernard Vincken

Un trio insolite pour un répertoire qui sort de l’ordinaire, enrichi d’instruments anciens de technologies d’aujourd’hui.

Erämaa Trio existe depuis 2016 : quelles idées, circonstances, opportunités… ont présidé à sa création?
Au conservatoire, nous partagions une passion pour les nouveaux répertoires et les programmes innovants. Notre configuration est la clarinette, le violon et le piano mais nous élargissons notre répertoire : Cédric De Bruycker maîtrise les clarinettes, basse ou contrebasse, afin d’explorer textures et tessitures. Akiko Okawa joue de l’alto et de certains instruments historiques, combinant esthétiques du passé avec une vision moderne. Et Quentin Meurisse cumule le piano avec le rôle de réalisateur en informatique musicale, qui nous ouvre à l’électronique ou la vidéo – sans parler du théâtre musical ou des performances visuelles.
 

Erämaa Trio
Nos formations et compétences spécifiques sont notre point fort.


Vous êtes trois, tous de cultures diverses… mais Akiko encore un peu plus.
Nous préférons parler de personnalité plus que de culture. Le parcours et les expériences de chacun enrichissent les autres et contribuent au développement musical et humain d’Erämaa. Nos formations et compétences spécifiques sont notre point fort.

Erämaa Trio, quel drôle de nom…
Quentin aime jouer avec les mots, les “zeuhlifier” (“zeuhl” est un terme qui vient du groupe Magma, qui chante en kobaiën, une langue fictive, – ndlr), et “ère du temps” a donné Erämaa, un mot finnois qui évoque un lieu où la nature est restée seule maîtresse, de nouveaux territoires à révéler aux yeux du monde.

Hasard ou trajectoire téléologique : comment se module le choix du répertoire?
Souvent, nous proposons un répertoire sur un thème, en discussion avec l’organisateur ou selon le fil rouge du festival. Nous privilégions toujours nos créations afin de les faire vivre, en plus du répertoire pour trio. À cela s’ajoutent trois axes : le répertoire classique acoustique, les pièces avec électronique ou vidéo et le théâtre musical.

Avec Stéphane Orlando, l’ensemble joue une partition originale lors de la projection du film muet japonais Fûun Jôshi : à quoi faut-il se préparer?
Fuun Jo shi est la collaboration entre des musiciens classiques et Aki Sato, qui interprète la partition sur des instruments traditionnels. Certaines parties sont écrites, d’autres improvisées, et parfois elles se combinent. Avec ce projet qui mêle différentes cultures, de nouvelles sonorités avec l’électronique mais également avec le koto et le shamisen, nous touchons un public différent.

David Achenberg développe un monde musical bien à lui. Parlez-moi de Rien ne s’oppose à la nuit…
David fut le premier à nous contacter au tout début de notre résidence au Forum de la Création Musicale : il a composé la partie musicale de cette vaste fresque sonore s’étirant dans le temps tandis que Quentin réalisait les parties électroniques et vidéo. Pendant ces deux ans de résidence, nous avons rencontré différents compositeurs, qui ont soutenu certains de nos projets : Fuun Jo Shi, les deux programmes au Festival Loop…

Quel est votre regard sur les concours en général?
Nous avons fait quelques concours au début du trio, afin de nous donner des objectifs, mais nous avons vite été bloqués par notre répertoire inhabituel. Nous avons plus vu Propulse (le groupe participe au rendez-vous Propulse Classique 2025, à Flagey le 26 juin, – ndlr), où le programme n’est pas majoritairement imposé, comme une opportunité de présenter notre propre proposition.

Quels sont les projets en chantier, sur scène, en studio le cas échéant?
Outre la préparation du ciné-concert Fuun Jo Shi à l’exposition universelle d’Osaka en août, nous travaillons à notre premier CD, avec des trios des compositeurs belges Claude Ledoux et Wim Henderickx et de l’italien Luca Francesconi. Enfin, nous poursuivons les projets débutés à la saison passée avec Luciano Leite Barbosa, Augustin Braud, Atau Tanaka et Patricia Alessandrini, et débutons une collaboration avec Paulo Ferreira autour du théâtre d’ombres.