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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Edouard Van Praet

À contre-courant

Didier Stiers

Pour le Bruxellois d’origine canadienne, 2021 aura été l’année d’un premier EP, Doors, et 2022, celle de Cycles, son second. L’artiste y explore les genres. Mieux: il les habite. Sans crainte de la diversité, de surprendre et d'aller là où il ne s'attend pas. Avec en prime en 2023, une mini-tournée qui débute en mars!

J’ai toujours vécu en Belgique mais du côté de mon papa, on a toujours parlé anglais, raconte Edouard Van Praet. Enfant, je baignais plutôt dans une culture relativement anglo-saxonne, et la musique, cela vient plus du côté de ma maman, qui écoutait surtout du classique, Nirvana, la musique des années 90… » À six ans, il découvre le rap, puis passe au metal et à d’autres genres. « Mais le rock classique, disons anglais, je suis vraiment tombé dedans vers 15, 16 ans. » Avant d’être marqué aussi bien artistiquement qu’humainement par Leonard Cohen, qui sera même le sujet de son mémoire à l’université : « Il reste un exemple en matière d’écriture et de conception de musique. Peut-être que cela peut s’entendre dans quelques-unes de mes chansons. Après, j’essaie d’aller dans le plus de directions possibles et imaginables ».


Edouard Van Praet

Si je sens qu’une chanson que je commence va aller dans une direction,
une atmosphère ou un lieu que j’ai déjà exploré, la plupart du temps, je m’arrête.

 

Et de fait, sa palette s’est considérablement élargie sur Cycles, qui convainc même avec un premier texte en français. « C’était compliqué, admet-il à propos de l’allumé Ivresse de minuit. Mais si je choisis une langue, c’est que ça doit avoir un sens. » Exit la folk de l’EP précédent ? « Il y avait déjà des éléments psyché dedans, je pense à Tab 12 ou à l’univers des textes. Après, Cycles est naturellement un peu plus abrasif, un peu plus agressif par moments, mais aussi plus doux, ce qui est dû en grande partie au fait que, cette fois, je ne suis plus seul. J’avais un batteur et de vraies batteries, pas de boîtes à rythmes. Quand on est dans le rock, ça ajoute de la dynamique. » Quant à la variété des styles : « C’est un peu perpétuel pour moi, ça. Si je sens qu’une chanson que je commence va aller dans une direction, une atmosphère ou un lieu que j’ai déjà exploré, la plupart du temps, je m’arrête. Quand j’écris, j’essaie de trouver une ambiance, un lieu, une émotion, quelque chose qui me permet une mélodie habitable. Quand ça arrive, le texte s’écrit le plus souvent de manière assez improvisée. C’est presque de l’écriture automatique. Et puis je retravaille un peu le texte et l’arrangement pour arriver à quelque chose de présentable. »