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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Guilt

L'espoir après la tempête

Nicolas Alsteen

Longtemps désiré, souvent remodelé, Guilt est aujourd’hui une réalité. De la maquette solitaire à l’embarcation collective, l’arche de François Custers navigue désormais à bonne distance de son port d’attache. Folk, jazz, hip-hop ou post-rock : le premier EP du projet se veut ouvert aux quatre vents.

Avant de manœuvrer à la barre de son projet musical, François Custers a visité l’envers du décor. Un temps programmateur dans la salle bruxelloise de l’Atelier 210, l’artiste connaît bien les réalités du secteur. « Cette première expérience professionnelle était passionnante, confie-t-il. Elle m’a permis de comprendre les rouages du milieu, ses réalités et ses réseaux. De l’autre côté du rideau, pourtant, je nourrissais quelques frustrations. Parce que je repoussais sans arrêt le début de ma carrière de musicien. » Pour François Custers, l’issue de secours n’est toutefois pas bien loin. Elle est là, à deux pas des gradins, dans l’Atelier 210. « Fin 2019, à la suite d’une annulation de dernière minute, j’ai assuré le remplacement en jouant gratuitement en solo sous le nom de Guilt. Moralement, ce n’était pas un concert facile à assumer… » Reste que la prestation est historique. Début de la fin à l’Atelier 210, la date apparaît en effet sur l’acte de naissance de Guilt.


François Custers

Au-delà des crises et des menaces qui pèsent sur la planète,
il y a l’espoir et l’envie de croire à des alternatives.

 

Rejoint par Antoine Flipo et Martin Grégoire (Glass Museum), Pierre Van Vlanderen (Endless Dive) et Jeremy Debuysschere (Jean-Paul Groove, Indigo Mango), François Custers rassemble aujourd’hui six morceaux sous la pochette de There’ll Be An Afterstorm. « J’ai ce titre en tête depuis près de dix ans. Cette métaphore suggère l’existence d’une porte de sortie. Cela fait écho à ma situation personnelle mais aussi au monde dans lequel nous vivons. Car, au-delà des crises et des menaces qui pèsent sur la planète, il y a l’espoir et l’envie de croire à des alternatives. » Parti des rivages sauvages du folk, l’équipage affrété par François Custers explore désormais des océans parcourus de mille courants. Dans le prolongement d’Eddie Vedder (Riffles, Isabel) ou dans les eaux post-punk de Fontaines D.C. (Not Long), l’itinéraire de Guilt croise aussi les voiles d’un groupe comme Balthazar via un détour par les flows de Loyle Carner ou Kae Tempest (Deepthoughts). De quoi aborder l’avenir sans retenue.