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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Stonks

Badger (EP)

EXAG’ Records

Formé par quatre étudiants en communication, Stonks a vu le jour dans les rayons d’un magasin d’instruments. C’est là, entre guitares, basses, cymbales et trompettes, que les garçons se découvrent une passion commune pour The Strokes, Black Midi ou Queens of the Stone Age. Un an plus tard, ils s’engouffrent dans la brèche post-punk avec Class Craic, un EP pétri d’excellentes intentions. Aujourd’hui, le quatuor transforme l’essai par le biais de Badger. « Cela signifie blaireau », traduit le chanteur Hector Robinet. Le mammifère apparaît d’ailleurs sur la pochette du EP. « L’idée centrale, c’est celle de l’animal “pris dans les phares”. Par métaphore, cela évoque l’inattendu. En lui-même, le blaireau n’est pas révélateur de nos intentions. 
Aucun message détourné là-derrière. C’est juste la seule bestiole empaillée que nous ayons trouvé sur une brocante. » Stonks se réclame de la “crank wave”. En Angleterre, le terme “crank” décrit un pessimiste implacable. « Dans le groupe, nous avons entre 22 et 23 ans et l’état du monde nous consterne. Nous sommes stupéfaits par les dérives politiques, bouleversés par les guerres et les crises. L’actualité nous angoisse. 
Le seul aspect positif de cette situation, c’est qu’elle stimule notre créativité. » Non loin de Deadletter et Fontaines D.C., les Bruxellois malaxent cuivre et électricité pour produire une énergie renouvelée, à rapprocher des déviances orchestrées par Squid ou Psychotic Monks. « Notre évolution doit beaucoup aux traditions locales : les fanfares, la new beat, la techno. La Belgique est un pays qui aime danser. Cet environnement a un impact sur nos chansons. » Sur ce deuxième EP, Stonks évolue ainsi, tel un funambule, sur une corde tendue entre deux extrêmes. D’un côté, l’envie de répondre à l’appel du “dancefloor”. De l’autre, le besoin d’expérimenter, de fusionner des éléments piochés dans le jazz, la no wave, le funk et la culture du post-n’importe-quoi (rock, punk ou disco). Une performance qui force respect, admiration, et une relation insolite au blaireau.

Nicolas Alsteen