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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Stéphane Mercier

Syntropy


Step By Records

Calling For Desmond, Quantum Stereo et maintenant Syntropy : avec trois albums en un an, Stéphane Mercier ne se positionne cependant pas comme un disciple d’Alekseï Stakhanov. « Les graines semées pendant 
30 ans ont germé, dit-il, et la bonne matière arrive de manière exponentielle. C’est aussi le résultat de rencontres depuis des années. » « J’étais un peu freiné par les maisons de disques ; elles n’ont plus rien à offrir », tient-il à préciser, lui qui a créé sa propre étiquette, Step By Records, qu’il compte bien ouvrir à des projets autres que les siens. Bien sûr, tout est lié et, dans Syntropy, le saxophoniste alto ne renie pas l’influence de l’un de ses pairs, Paul Desmond, auteur de Take Five et longtemps membre du quartette du pianiste Dave Brubeck. Cool en diable, Syntropy se joue également en quartette avec piano au Nicola Andrioli et la rythmique éprouvée constituée par Nicolas Thys à la basse et Dré Pallemaerts à la batterie. À part You Are So Beautiful, ballade classique de Billy Preston et Bruce Fischer dont Joe Cocker a fait un succès en 1974, Stéphane Mercier a quasi tout écrit : « Je compose extrêmement vite quand je sais pour qui je compose. 
Le moteur, ce sont les gens qui vont jouer. Duke Ellington procédait de la même manière ». Matérialisé par un papillon sur la pochette, Syntropy signifie que « l’énergie va dans le même sens », explique le saxophoniste. De fait, l’album a été enregistré par Rudy Coclet (Arno, Girls in Hawaii) en deux heures et demie, « et on lit le moins possible la partition. On fonctionne à l’intuition, pour garder toute la fraîcheur ». Que ce soit dans la ballade ou sur un tempo enfiévré, c’est bien une impression vivifiante de spontanéité et de complicité que dégage Syntropy. Et cool avec ça !

Dominique Simonet