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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Azmari

Maëlström

Sdban Records

Après Ekera et Samā’ī, la formation nu jazz Azmari revient en grande pompe avec un disque patient, complexe et profond, Maëlström. Guidé par l’exploration, l’improvisation et le besoin irrépressible de construction, le quintet bruxellois Azmari nous a toujours proposé des morceaux parés d’une richesse inouïe, tant rythmique que mélodique. Leur dernier disque en date, Maëlström, ne déroge pas à la règle : on y retrouve une musique empruntée ailleurs, truffée d’influences éthiopiennes, turques, indiennes ou encore sud-américaines, qui prend son temps tout en bouillonnant de l’intérieur. « Il y a énormément de couches sur cet album. On a fait un vrai travail de recherche sonore, qu’on n’avait pas eu l’occasion de faire sur les anciens disques », explique Arthur Ancion, batteur au sein de la formation. Épaulé par le producteur gantois Frederik Segers, le groupe a en effet poussé l’arrangement un cran plus loin : nichés entre les claviers, les basses, les saxophones et les batteries, les magiciens d’Azmari ont cherché et cherché encore, jusqu’à trouver la parfaite identité sonore. « La musique qu’on joue reste très organique : il y a beaucoup de liberté et d’improvisation mais dans un contexte assez structuré », déclare notre interlocuteur. Cette dualité s’exprime particulièrement sur l’album, composé collectivement lors d’une résidence à la campagne : « Tout est venu de l’improvisation, puis ensuite, on a fixé les choses ». En résulte une collection de huit morceaux d’une profondeur abyssale et assourdissante, qui reflètent à la perfection le titre spectaculaire de ce disque aux allures de monstre aquatique, mystique et imposant.

Diane Theunissen