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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Green Montana

Nostalgia+

Universal/Capitol/92i

C’est un Green Montana très occupé mais à la voix sereine que nous avons intercepté le temps de quelques bavardages, entre une journée de promo parisienne et un soir de concert du côté de Rennes. L’objet du délit: Nostalgia+, 2e LP délectable du rappeur verviétois. 18 morceaux courts qui s’enchaînent vite, pour 40 minutes de rap sauce Green ’Ta, toujours hébergé par la prestigieuse écurie 92i. «Les déplacements restent compliqués et Booba vit à Miami, donc on ne se voit pas aussi souvent qu’on le souhaiterait. Mais il est toujours présent, on communique régulièrement, je lui envoie tout, il valide chaque son, donne son avis sur chaque détail (…) Idem pour Isha, Stan et tous les membres de mon équipe qui participent pleinement à la direction artistique.» Après un Alaska glacial en 2020 et un Melancholia 999 empli de spleen l’été dernier, la palette de Green Montana s’élargit encore, tout comme sa stature. Au fil de Nostalgia+, on croise plus d’une dizaine de beatmakers qui tous ont su épouser les contours de son univers singulier. Ikaz et Evibeats avec lesquels le MC belge a déjà travaillé, mais aussi le célèbre Flem, Demna, Epon, Soff, Exnine… On retrouve des tracks déjà publiées, comme Waldorf Astoria ou l’imparable morceau-signature qu’est Parfum. Puis ce phrasé si particulier sur Diamant et ce grain plus éraillé que jamais quand il scande ADN. Nostalgia+ compte également deux collaborations de taille, avec l’inévitable SDM sur Neymar Jr et Guy2Bezbar sur Mpiaka. «SDM, c’est la famille depuis un moment, tout se fait naturellement. Avec Guy, la connexion était artistique et notre duo fonctionne bien.» Et, chose assez inédite dans la discographie de Green Montana, des mélodies grattées dans Là où le vent nous mène ou le très pop Chaque Jour de la semaine. «C’est un genre assez nouveau pour moi, donc j’avais une petite appréhension. Ces morceaux me sortent de ma zone de confort et il me tardait de voir les réactions.» Dernières mentions spéciales aux basses rutilantes de Bezos-Pinault-Bolloré, à Super Héros et aux OVNIS sexy que sont Camera et Ultramax400 (notre favori), avant l’heure du bilan toujours sage d’un rappeur rarement enflammé… «On a passé un pallier, encore un, et je suis comme un fou! Mais mes objectifs restent les mêmes et je suis focus. J’attends et j’en veux encore plus. Je n’arriverai pas à me reposer avant d’avoir coché toutes les cases de mon plan.» En Belgique en tous cas, Green Montana rappe désormais dans la cour des très grands.

Nicolas Capart