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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

FACIR

Dix ans de lobbying

Didier Zacharie

FACIR (la Fédération des Auteurs·rices, Compositeurs·rices et Interprètes Réuni·es), est née il y a tout juste dix ans. 

«À l’époque, dit son coordinateur Fabian Hidalgo, le cabinet de Fadila Laanan avait annoncé des coupes budgétaires dans les arts de la scène. Il y a eu une forte mobilisation et cela a poussé le gouvernement à revenir sur sa décision. Mais dans ce mouvement, les musiciens se sont retrouvés sans porte-voix et, en voyant comment fonctionnait le secteur du théâtre, très structuré, ils ont décidé de se fédérer».

La mission que s’est donnée FACIR est «d’agir sur les politiques culturelles qui nous concernent en premier plan en ayant une voix commune». Aujourd’hui, la fédération représente plus de 800 muscien·nes. Les combats menés sont divers : obtenir une juste rémunération ; une meilleure représentativité des artistes locaux dans les médias locaux ; imposer aux plateformes de streaming de reverser une partie de leurs bénéfices dans la création locale ; ou encore être à la table des négociations quand il s’agit de réformer le statut d’artiste. «On travaille sur cette question depuis dix ans, dit Fabian Hidalgo. C’était logique qu’on participe aux discussions.»

Car si à ses débuts, FACIR devait mettre un pied dans la porte pour se faire entendre, aujourd’hui, les instances politiques les sollicitent dès qu’un sujet touche aux musiciens. La crise du Covid, où tout était décidé au fédéral, a en effet poussé FACIR à se rapprocher d’autres fédérations du secteur culturel, ce qui lui donne plus de poids, mais aussi de se faire connaître à d’autres niveaux de pouvoir.

Et les résultats sont tangibles : au fil des années, les quotas de diffusion des artistes FWB sur les radios de la RTBF augmentent. Plus récemment, en transposant la directive européenne DSM dans le droit national, la Belgique a été un cran plus loin en exigeant un droit à la rémunération pour les interprètes par les plateformes de streaming et de partage de contenus. L’affaire est aujourd’hui au niveau de la cour constitutionnelle mais si ça passe, cette décision pourrait influencer tous les pays d’Europe pour une plus juste rémunération des musicien·nes.