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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Macgray

La mélodie de l'effondrement

Didier Zacharie

Le producteur bruxellois sort Collapse, un deuxième album d’électronica mélodique et éthérée… qui ne se refuse rien!

Macgray est le projet de Nicolas Magrez, en activité depuis 2018. Après des études en droit et quelques expériences en groupe (Black Colors, Totem), il se lance dans un projet solo aux accents électronica. Une électro mélodique et aérienne dans la veine de Jon Hopkins ou Rone. Son nouvel album, Collapse, retrace le parcours d’un être vivant, de sa création à sa chute – soit le chemin inverse entrepris par son premier album Journey to the Dawn (2020). « Dans mon premier album, il y a du piano solo, de l’ambient, de l’électro plus noire, de la techno… Pour moi, faire de l’électro, c’est ouvrir les portes, dit-il. Jon Hopkins place des passages ambient au milieu de ses disques mais personne ne sera choqué. Il y a peu de styles musicaux où ce genre de choses sont permises. L’électro permet de faire ce qu’on a envie. » Avec une formation classique et jazz, Macgray est naturellement tourné vers la mouvance néo-classique: « Sur le titre Origins, j’utilise un VST créé par Ólafur Arnalds, des cordes enregistrées très lentement avec beaucoup de vibrato. Sinon, j’utilise beaucoup de synthés analogiques: Moog, Summit… Mais il n’y a aucun sample sur le disque, sauf pour la batterie ».

Macgray
Je ne me sers jamais de l’ordinateur quand je joue de la musique.

Un peu geek, Macgray? « Un peu, j’avoue. Il faut l’être pour travailler sur un synthé modulaire, sinon ça ne t’amuse pas. Connecter les câbles, adapter les modules… il faut y passer du temps. Mais je ne me sers jamais de l’ordinateur quand je joue de la musique. Pour moi, c’est juste un gros enregistreur. C’est le piège de l’électro, tu as des milliards de possibilités. Pour le titre Backbone, par exemple, j’en ai fait dix-neuf versions. » Ce titre, Backbone, qui termine l’album, bénéficie d’une vidéo forte, une sorte de slasher en format court qui colle bien avec le côté techno du titre : « C’est de la techno mais sans respecter les règles du genre. Il n’y a pas vraiment de drop mais il y a une pause orchestrale au milieu. C’est parce que ma sœur Aline, qui a réalisé le clip, a écrit le scénario avec la première version du morceau. Comme ça marchait bien à l’image, c’est celle-là que j’ai gardée ».