Accéder au contenu principal
Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Great Mountain Fire

Move any mountain

Louise Hermant

Le quintette amateur de funk et de pop est de retour avec un troisième album plus solaire que jamais.

Ce club des cinq a déjà une longue histoire derrière lui

Un collectif qui fait des chansons simples. Les garnements du groupe bruxellois Great Mountain Fire se décrivent modestement. Leur toute dernière livraison, Movements, est cependant bien plus que ce portrait trop sommaire. Lumineux, vaporeux et éveillé, ce troisième album studio arrosé aux sonorités soul des années 70 reste avant tout “une carte d’accès” à la scène. Un moment où l’esprit de groupe prend tout son sens et où les cinq musiciens sentent leur musique vivre.

Votre album précédent a été enregistré dans le Théâtre américain à Bruxelles. Cette fois, vous vous êtes reclus dans une maison de campagne. Vous aviez besoin de changer d’air ?
Antoine Bonan : Depuis le début du projet, on bosse avec notre ami ingénieur du son, Julien Rauïs. Pour des questions de facilité, on a décidé d’enregistrer dans ses lieux à lui, dans sa maison d’enfance toute en bois à Hoeilaart et celle familiale au Coq. Il sait comment les faire sonner.
Thomas de Hemptinne : Ce sont des environnements que l’on connaît bien, où l’on peut s’isoler pendant quelques jours. C’est très important pour nous de prendre le temps d’enregistrer des morceaux. On a fait six à sept sessions, à chaque fois de quatre à cinq jours où on était tous ensemble, on vivait ensemble. On avait envie d’explorer de nouvelles choses.
 

Alexis Den Doncker
On a la sensation d’être dans une époque
qui serait à l’image d’un fluide en train de s’écouler.

 

Vous aviez déjà une idée en amont de ce que vous vouliez explorer ?
TH
: C’est difficile de dire à l’avance ce que l’on veut, on préfère partir dans le noir. Sur ce disque, on avait toutefois envie de faire des morceaux que l’on va aimer jouer ensemble en concert, avec du groove, une base de batterie et de la soul et du funk dans l’âme. Quelque chose qui donne envie de taper du pied.
Alexis Den Doncker : On s’est aussi lancé le défi de continuer à faire des morceaux dansants mais sans beats, sans machineries électroniques. On avait envie de continuer à faire des concerts le soir, dans cet esprit de la nuit mais avec de vrais instruments, de la « vraie musique », dans le sens de la musique jouée et d’instruments interprétés et non programmés.

La pochette du disque évoque le réchauffement climatique. Est-ce une thématique qui vous a aussi inspirés pour vos chansons ?
AD : On voulait aborder l’idée de mouvement sous toutes ses formes. On a la sensation d’être dans une époque qui serait à l’image d’un fluide en train de s’écouler. Le changement climatique est une des sous cases de ce mouvement dynamique global que l’on sent à différents niveaux. On n’a pas fait un album sur le changement climatique, c’est plutôt un état d’esprit.
TH : Chaque chanson parle du changement et du mouvement, avec ce qu’il y a de positif et négatif. Tout dépend de la perspective. On a une chanson sur quelqu’un qui a changé de sexe par exemple, il s’agit d’un changement. Cette personne-là a disparu, c’est encore un changement. On a des chansons qui parlent du manque, d’envie ou de déni de changement.

Votre album est-il politique d’une certaine manière ?
AB : Oui, d’une certaine manière. Tout ça est couvert de métaphores et tout est interprétable de différentes façons. Mais oui, je pense qu’il y a quelques prises de positions cette fois-ci. Cependant, on n’a pas cette volonté absolue d’être un groupe avec des prises de positions politiques, ça reste quand même notre bol d’air, on a envie que ça reste quelque chose de léger, ce n’est que de la musique même si c’est un bon moyen de faire passer des messages.


Great Mountain Fire
Movements
Autoproduction