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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Simon Vanrie

D'agent à réalisateur

DIDIER STIERS

Des noms de “clippés”? Son CV en renseigne déjà quelques-uns et non des moindres. Entre autres: Antoine Wielemans, Girls In Hawaii, Françoiz Breut, Nicolas Michaux, Saule, Blanche, Stephan Eicher, Marc Lavoine, Bertrand Belin… Et dire que tout a commencé pour lui comme un projet de copains (sic)!

Voilà 13 ans aujourd’hui que Simon Vanrie est attaché à Nada, où il a d’abord été agent pendant un moment. «Mais c’est comme ça que j’ai commencé à tourner des clips. Plutôt pour des groupes d’amis fauchés qui n’avaient pas d’images et qui cherchaient quelqu’un. Au début, je le faisais avec un bon copain, Brice VDH, qui réalise aussi à plein temps maintenant.» À l’époque, tous deux s’organisaient des petits-déjeuners créatifs et laissaient aller leur imagination: «J’allais boire un café chez lui, j’apportais les croissants, et puis on discutait de ce qu’on pouvait faire comme clips, sans les tourner, en fait. C’était une manière de se voir, de parler de trucs. Après, j’ai amené des projets, pour des groupes qui cherchaient. Ce n’était pas aussi professionnel qu’aujourd’hui: on découpait à peine, on pensait à quelques idées, on trouvait un lieu… C’était une sorte de laboratoire pendant un jour ou deux. C’était un peu comme aller voir un match de foot ou pratiquer une activité “extra-boulot”. Après, on nous a donné plus d’argent, plus de temps, et ça s’est donc professionnalisé.»

Sorti en 2007 de Saint-Luc où il a étudié la pub, Simon Vanrie a aussi pratiqué la photo, chez Nada… «Quand il y en avait à faire pour un groupe… fauché toujours, ou du graphisme, je m’en chargeais. Ça s’inscrivait un peu dans cette continuité. Le booking, c’est une relation à long terme et je détestais l’idée selon laquelle ce n’est jamais de la faute du groupe si on ne trouve pas de dates, c’est parce que tu n’as pas bien fait ton boulot. J’aime la relation plus courte: aujourd’hui, il se passe un bon mois entre le moment où on se parle, le tournage et la remise du clip, et puis a priori, on ne retravaille pas ensemble avant un bon moment.»

Pour celui qui vit désormais son métier comme une relation d’égal à égal («L’artiste te voit plus comme un artiste»), c’est en général la chanson elle-même qui le décide à dire oui. «Et l’humain, bien sûr, qu’on ne veut pas décevoir, pour qui on veut sortir un truc bien, qui serve la chanson.» C’est sa philosophie qui fait en quelque sorte sa touche perso. Le réalisateur n’est pas trop amateur des scénarios très écrits («J’aime les montages mouvants»), mettant l’accent sur la composition du cadre, les jeux de perspectives, le foisonnement des idées («Pour éviter qu’on zappe et pour captiver l’attention jusqu’au bout»). Et surtout : il préfère ce qu’il appelle un “mood général” aux clips narratifs. Tout simplement parce que dans ceux-ci, la chanson passe la plupart du temps au second plan.

www.vimeo.com/simonvanrie
www.instagram.com/simon.vanrie