Lethvm
Winterreise
Dunk! records / Silenceless
Après deux singles, Night et Mournful, voici finalement le nouvel album du groupe namurois : son troisième déjà en huit ans. Et s’il porte ce titre, ce n’est ni un hasard ni pour nier les journées ensoleillées qui nous attendent. Les six plages qu’il compte « ont été inspirées par des poèmes écrits au 19e siècle par le romantique Wilhelm Müller et déjà mis en musique par Franz Schubert en 1827 dans Winterreise ». Le Voyage d’Hiver donc, soit un cycle de 24 lieder pour piano et voix, marqué par un sens du drame consommé. Fatigue, découragement, voyage jusqu’au seuil ultime, souvenirs, introspection : ce sont là quelques-uns des thèmes traités par l’auteur allemand et que Lethvm reprend à sa manière, librement, sur ce disque présenté comme très personnel. Post-hardcore, doom, black metal et post-metal s’accommodent parfaitement de ces réflexions sur la mélancolie, la solitude ou… la colère. Encore une fois, on ne peut que souligner l’étendue des possibilités vocales de Vincent Dessard, lesquelles contribuent évidemment pour une bonne part à l’atmosphère de ces nouvelles compositions rarement paisibles (même s’il y a une petite respiration sur Carved). Il chante, psalmodie, growle, crie (sur Pretence, tandis que les chœurs induisent quelque chose de solennel, on n’est pas loin d’un Colin van Eeckhout/Amenra). À noter aussi, sur Mournful justement, la contribution, vocale également, d’Elena Lacroix, la chanteuse et guitariste des Liégeois d’Eosine.