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Le magazine de l’actualité musicale en Fédération Wallonie - Bruxelles
par le Conseil de la Musique

Iliona

Têtue

Nicolas Capart

Du haut de ses 21 printemps, Iliona publie Tête brûlée, mini-album qui confirme tout le bien que l’on pensait déjà d’elle.

Iliona

La nouvelle est récente au moment de saisir ces mots et l’enthousiasme encore frais dans le chef de l’intéressée. Iliona jouera les têtes d’affiche pour la première fois sur les planches du Bota, le 19 janvier. L’occasion de dévoiler son nouvel EP Tête brûlée, le second après Tristesse, sorti en février dernier et fort d’un beau succès. Le français reste de mise, mais la musique d’Iliona décrit ici un univers résolument pop, 60’s et anglo-saxon, donnant à ces nouveaux morceaux de faux airs yéyé, aux arrangements tantôt rétros, tantôt plus électros. Pas un hasard si, bien avant la chanson, les Beatles, les Beach Boys ou les Strokes occupent une place de choix dans son cœur et sa discographie.

 

Iliona

Bruxelles, c’était la loose jusqu’il n’y a pas longtemps.

 

Iliona est née à Bruxelles d’un papa architecte et d’une maman “psy”, des professions qui vont façonner la vision du travail et le caractère indépendant de la jeune femme qu’elle deviendra. Si elle chatouille le piano depuis l’école primaire, la musique ne faisait pas partie du plan initial… Elle abandonnera assez vite la formation classique, mais pourquoi pas quelque chose d’artistique ? D’autant qu’au fil des années, elle touche à bien d’autres matières, dessine beaucoup, s’adonne au montage vidéo et se débrouille pour transformer chaque tâche scolaire en essai créatif. « S’il y avait un exposé à présenter, je fabriquais le plus beau panneau possible… »

Soutenue par ses parents, Iliona (re)vient finalement aux notes et décide il y a peu de se lancer, sans préambule ni formation. « Bien sûr, ils ont flippé lorsque je leur ai dit mon envie… Mais, très vite, ils ont vu que je travaillais dur et que je prenais tout cela au sérieux. Bosser, au quotidien, 8h par jour… comme tout le monde en fait ! Me voir déterminée les a convaincus que ce n’était pas qu’une phase. »

C’est dans le clip de Moins Joli, promenant ses doigts sur les touches noires&blanches et sur une trame mélo, que nous découvrions Iliona cet été. Un instrument qu’elle a adopté et dompté au fil des années. À moins que cela ne soit l’inverse. « J’avais 
un piano électrique à la maison. J’y revenais de temps en temps, sans prendre ça trop au sérieux mais j’ai grandi autour de lui. Personne d’autre n’y touchait, c’était “mon instrument”. Ado, je m’y suis remise, de plus en plus, à l’instinct, à l’oreille et sans solfège, car je n’avais rien retenu ! Je ne sais d’ailleurs toujours pas lire une partition. »

Tête brûlée et pas chassés

Aujourd’hui, c’est donc au micro et derrière un piano que l’artiste bruxelloise se présente à nous. Ce qui n’est pas sans rappeler une chanteuse de notre capitale récemment “netflixisée”, dont l’ascension-éclair a changé la donne pour Iliona. « Bruxelles, c’était la loose jusqu’il n’y a pas longtemps. J’avais 16-17 ans et je trouvais ça nul d’être ici. Avec mes amis, on rêvait de Paris, de New-York, de Londres… Pour moi, il était clair que je ne vivrais pas plus de deux ans de ma vie d’adulte en Belgique. Mais progressivement, grâce à ses artistes notamment, Bruxelles est devenue de plus en plus stylée. Pour la première fois, on voyait dans les magazines des gens qui avaient vécu là, comme nous. Soudain, j’entendais des accents belges sur les chaînes de télé françaises que mes parents regardaient, et tout devenait possible ! »

Un peu noyée dans le rap, les prods en 2 temps et les morceaux en 4 accords, Ilona avait envie de revenir à des mélodies plus organiques que celles qui ont cours aujourd’hui. Si elle a bricolé avec soin ce disque depuis sa chambre/studio, son rêve reste de pouvoir l’interpréter avec un véritable “band” dans le dos. En attendant, cet EP, elle l’a composé et écrit en solo. « Tête Brûlée, c’est un peu l’opposé de Tristesse ! Et ça me ressemble complètement de conclure un chapitre pour en entamer un autre totalement différent. Cette fois, le ton est léger, beaucoup plus joyeux, dansant même, et les textes positifs. Le premier EP était nécessaire mais chargé d’émotions, de sentiments, de blessures… Aujourd’hui, je suis sereine, j’ai confiance en l’avenir. Et ma musique s’en ressent.»


Iliona
Tête brûlée
Artside